Lise Charles
Julien Blanc-Gras
Une analogie entre les perches du Nil et l’industrie du livre
Notes de bas de page & poils de chèvre
William Faulkner
Jean-François Kierzkowski
Romain Monnery
Dominique Noguez
Maria Pourchet
Carole Zalberg.
LA PANOPLIE LITTÉRAIRE
Jérôme Ferrari
« Entre 2001 et 2015, j’ai vécu dans cinq villes différentes : Porto-Vecchio, Alger, Ajaccio, Abu Dhabi et Paris, avant de revenir à Ajaccio. Je suis retourné très régulièrement dans ma maison de Fozzano et j’ai voyagé dans de très nombreux pays, surtout dans le monde arabe. J’ai donc écrit mes romans là où je me trouvais. Mes livres sont la seule chose dont j’ai vraiment besoin pour me sentir chez moi. Le reste ne m’importe pas. Je n’ai jamais eu besoin de rituels, pas même de calme. Je pourrais dire que mon rapport à l’écriture n’a rien de religieux. Le terme même d’écrivain me paraît dépourvu de signification et n’a jamais suscité de fantasmes ontologiques – je n’ai jamais rêvé d’ « être un écrivain », seulement d’écrire des romans. Et quand je n’ai pas de roman à écrire, je n’écris rien. Je ne peux me consacrer réellement qu’à un projet précis. Encore faut-il que j’aie eu le temps de l’élaborer. Avant de commencer un texte, je dois savoir où je vais. Il ne s’agit pas de composer un plan ou de quoi que ce soit de scolaire mais plutôt d’établir un dispositif littéraire dans lequel les différents fils narratifs sont convenablement agencés. Élaborer ce dispositif me prend souvent plusieurs mois au terme desquels je peux enfin commencer à écrire. Je m’y consacre alors de manière presque obsessionnelle, quel que soit l’endroit où je me trouve. Je n’ai donc aucun bureau à montrer, aucune pièce privilégiée, aucun objet fétiche. Je peux seulement évoquer les lieux, les livres et les êtres humains sans lesquels, je le crains, je n’aurais jamais pu écrire quoi que ce soit. » Jérome Ferrari