Archives par mot-clé : FRANÇOIS-HENRI DÉSÉRABLE

Décapage n°67


Abonnement Découverte N°67


Parution le 17 mai 2023

Les Chroniques

Le Journal littéraire
Laurent Quintreau
Regard
Aymeric Patricot
Professeur-écrivain : sacrée double casquette !
L’Interview imaginaire
Colette nous reçoit route des Canoubiers, à Saint-Tropez.
La Pause 
Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme ont lu la biographie de Georges Lambrichs d’Arnaud Villanova
Posture (et imposture) de l’homme de lettres
Jean-François Kierzkowski
Leçon de séduction à l’usage des auteurs et de leurs éditeurs.
Notes et propos
Patrice Jean
Contre les ateliers d’écriture.
Et moi, je vous en pose des questions ?
Nicolas Fargues
Presque tout savoir sur l’auteur en moins d’une minute, montre en main

Ajoutez votre titre ici

Le dossier thématique

« Le livre que je ne pensais
pas écrire »

Les journalistes l’ont mentionné et il l’a dit lui-même : son ambition était
d’écrire « un petit livre souriant et subtil sur le yoga ». Au final, Emmanuel Carrère a raconté son combat contre la dépression. Le roman s’appelle quand même Yoga (Éditions POL, 2020).
Parfois, on commence un projet avec une idée précise en tête et au fil de l’écriture on découvre que c’est un autre livre qui est en train de naître.
Peut-on tout prévoir ? Comment on tient le fil de son histoire ? Comment on commence et comment on termine ? Comment s’écrit un roman ?
Douze écrivains reviennent sur l’imprévisibilité de la création et évoquent ce livre qui ne ressemble pas du tout à l’idée qu’ils en avaient avant de le commencer.

Cécile Ladjali
Claro
François-Henri Désérable
Karine Tuil
Mark Greene
Maria Pourchet
Patrick Autréaux
Salim Bachi
Raphaël Meltz
Valentin Retz
Valérie Zénatti
Yves Ravey

La Panoplie littéraire

Dès l’âge de sept ans, Catherine Cusset a su qu’elle voulait devenir écrivain, elle a fait des études littéraires et une thèse sur Sade – elle a enseigné la littérature du XVIIIe siècle à l’Université de Yale pendant douze ans –, son premier texte a trouvé une place dans la revue de Philippe Sollers, L’Infini, à l’été 1986. Son premier roman, La Blouse romaine, viendra quatre ans plus tard : elle n’a que 27 ans.

Depuis, Catherine Cusset qu’on associe souvent – et un peu trop rapidement – à l’autofiction a écrit 17 livres, qu’elle classe en « romans autobiographiques », « autofictions »,
« vrais romans » et « romans vrais ». À chaque fois, on trouve la même quête de la vérité émotionnelle : le désir permanent de saisir l’âme humaine au plus près, de creuser les rapports intimes, sans jugement.
Livre après livre, on est toujours autant séduit par son efficacité narrative, son sens de la mise en scène, son écriture au cordeau, et ce regard qui fait mouche quand il s’agit d’épingler la complexité des sentiments.
Catherine Cusset invite nos lecteurs à se glisser dans les coulisses de son travail d’écrivain.

Illustration d’Elise Jeanniot pour la nouvelle d’Alexis Ferro

Créations

Alexis Ferro
L’Italie à mes pieds – Partie III, Assise.
Histoire en trois parties illustrée par Élise Jeanniot
Patrice Pluyette
Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure
Nouvelle illustrée par Boll
Jean-François Santolini
Victor Plumel
Nouvelle illustrée par Maya Brudieux


Abonnement Découverte N°67


Mon maître et mon vainqueur, François-Henri Désérable, Gallimard, 2021

Quand on cherche à se procurer une arme, il y a une chance pour que ça finisse mal. Vasco ne nous contrariera pas : « J’ai su que cette histoire allait trop loin quand je suis entré dans une armurerie » confie-t-il au narrateur dès la première phrase de « Mon maître et mon vainqueur », le nouveau roman de François-Henri Désérable (Gallimard).

Deux pages plus loin, le narrateur se retrouve dans le bureau d’un juge qui cherche le fin mot de « cette histoire ». Quelle histoire ? Celle de Vasco (Vincent Ascot) et Tina (Albertine de son prénom complet) qui se sont rencontrés lors d’une soirée chez le narrateur. Entre Vasco et Tina naît une passion aussi incandescente que l’écriture de Désérable.

Mais il y a un hic : Tina a un mari qui se trouve aussi être le père de ses enfants (ils ont même le projet de se marier dans le Luberon, à Beaumont-de-Pertuis).

Est-ce pour ça que Vasco entre dans une armurerie ? Fin du suspense : oui.

Edgar Barzac, le mari, lui a gentiment écrit dans un mail : « Je vais te défoncer à coups de batte. » (Sympa de prévenir). Vasco cherchait alors à se protéger.

Et le juge qui en sait toujours moins que le lecteur voudrait comprendre : d’où vient le revolver de Vasco et qu’est-ce que ce « cahier noirci d’une vingtaine de poèmes » ? Coup de feu et poésie, voilà un combo détonnant. C’est le lecteur qui se frotte les mains.

Jour de chance pour le juge : le narrateur est le meilleur ami de Vasco et le confident de Tina. Le cul entre deux chaises. « Autant dire qu’il attend beaucoup de moi, le juge. Et moi j’étais d’accord pour lui expliquer ce qu’il voulait, si ça lui chantait je pouvais bien me faire l’exégète d’un recueil de poèmes, mais enfin je l’avais quand même mis en garde, il allait devoir s’armer de patience, tout cela allait prendre du temps. C’était toute une histoire, cette histoire. » Le juge a le temps. Et le lecteur aussi qui assiste, dans son fauteuil ou ailleurs, à la déposition.

François-Henri Désérable est un écrivain audacieux : rien ne semble l’effrayer. Il se joue des mots et des situations les plus fantaisistes avec panache, humour et poésie. C’est aussi habile qu’intelligent, aussi drôle que facétieux, aussi sensible – telle une histoire d’amour qui finit mal – que haletant – telle une histoire d’amour qui finit mal. Sa prose fuse comme une balle tirée du pistolet de Verlaine (dont il sera aussi question). Il touche juste à chaque ligne, tire en plein cœur. Le lecteur se laisse balader avec plaisir par l’auteur, comme le juge se laisse berner sans déplaisir par le narrateur.

Numéro 64 octobre 2021

PARUTION FIN OCTOBRE 2021

 

Les Chroniques

Le Journal littéraireMaria Pourchet
Le début de l’été avec l’auteure de Feu.
Regards
Pourquoi persister ?
Dan Nisand se demande pourquoi écrire.
Un saut chez Ricciotti
Une rencontre sous le soleil menée par Julien Battesti
L’Interview imaginaire  Henry David Thoreau
Une discussion nature avec l’auteur de La Désobéissance civile et Walden.
Posture (et imposture) de l’homme de lettres  Jean-François Kierzkowski
Faut-il devenir sexy ?
L’Air Vilain • Philippe Vilain
Avoir un bon sujet
Et moi, je vous en pose des questions ?Jean-Baptiste Del Amo
Tout savoir sur l’auteur en moins d’une minute, montre en main

 

 

Les réseaux sociaux et moi!

En France, comme à l’étranger, on peut suivre son écrivain préféré sur les réseaux sociaux, lui envoyer un message, se lancer dans une grande conversation sans aller le rencontrer en librairie (ni même lire son livre), suivre son travail en cours et voir ses photos de vacances ou son dernier coup de coeur théâtre.
Fini l’écrivain dans sa tour d’ivoire qui attend l’inspiration ?
Pas si sûr. Si certains s’exposent sur les réseaux, s’en servent pour faire la promotion, pour échanger avec leurs lecteurs, ou pour expérimenter une forme de création, d’autres ne sont pas présents sur la Toile – ou ont pris la décision radicale de fermer leurs comptes.
Les réseaux sociaux : simple occupation, façon de meubler les temps morts, fenêtre sur l’époque, mise en scène de soi, véritable addiction ?
15 écrivains reviennent sur ce que la pratique – ou l’observation – des réseaux sociaux leur inspire.

Avec :
Blandine Rinkel,
Carole Fives,

Denis Michelis,
François-Henri Désérable,
Julia Kerninon,
Laurent Sagalovitsch,
Lisa Balavoine,
Marc Pautrel,

Olivier Liron,
Patrice Pluyette,

Pauline Delabroy-Allard,
Raphaël Meltz,
Thomas Vinau,

Valérie Zenatti,
Yves Pagès.

La Panoplie littéraire
Marie-Hélène Lafon

Entrée en littérature sur le tard, elle a petit à petit imposé sa voix. Dans le JDD (en 2016), Bernard Pivot : « L’écriture de Marie-Hélène Lafon est dure. Tenue, acérée, impitoyable. Mais aussi visuelle, sensuelle, avec, comme dans le regard des femmes, des éclairs de cruauté et de compassion. » Marianne Payot dans L’Express (2020) :
« Aucune graisse mais beaucoup de chair » dans ses textes. Les personnages de ses romans vivent en nous, comme les membres de notre famille qu’on ne fréquente plus mais à qui on continue de penser. Ses lecteurs se reconnaissent entre eux et dans ses livres. Beaucoup lui écrivent de longues lettres, bouleversés par ses romans. Marie-Hélène Lafon sait ce qu’elle doit à chaque lecteur et aussi aux libraires.
Pour tous, elle dresse sa Panoplie en toutes lettres, de A à Z.

© BAUDOUIN

Création

Erwan Desplanques
L’homme debout
Une nouvelle illustrée par Jean-Rémy Papleux
Georges Picard
L’intellectualité arrogante
Une nouvelle illustrée par Élise Jeanniot
Guillaume Tavard
C’est plus simple comme ça
Une nouvelle illustrée par Maya Brudieux

Abonnement découverte : n°64, 16 euros

Abonnement trois numéros (64 + année 2022) : 45 euros

Numéro 63

DÉCAPAGE 63

LES CHRONIQUES

Le Journal littéraire
Nathalie Kuperman
Un voyage dans le temps avec l’auteur de On était des poissons
Regards
#1.  6 septembre 2018 13
Une journée dans la vie d’Olivier Liron
#2. Pour le livre 20
Une exploration avec des chiffres et des lettres
d’Olivier Bessard-Banquy
La Pause
Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme
Où l’on parle de quelques livres…
L’Interview imaginaire
Henri Calet
Une discussion optimiste avec le romancier réaliste des « sales petites vies »
Posture (et imposture) de l’homme de lettres
Jean-François Kierzkowski
Du sexe en littérature
L’Air Vilain
Philippe Vilain

Lire, dit-il

Thématique

Écrivains : vos carnets
s’il vous plaît !

Une plongée dans l’intimité de la création grâce à l’exploration des carnets d’écrivains.

Carole Fives
Clément Bénech
Clément Ribes
Colombe Boncenne
Éric Chevillard
Éric Laurrent
François-Henri Désérable
Jakuta Alikavazovic
Julia Kerninon
Patrick Goujon
Simon Roussin
Sylvain Prudhomme
Vincent Almendros

La Panoplie littéraire d’Yves Ravey

Discret et pudique, écrivain d’une vingtaine de livres aux Éditions de Minuit, il se prête au jeu de l’autoportrait et explore ses archives, sa bibliothèque, évoque son rapport à l’écriture et nous parle de son métier.

Création

Quentin Desauw
Une vieille histoire de famille
Une nouvelle illustrée par Marion Bucciarelli
Phil Guénin
La voix de Béatrice
Une nouvelle illustrée par Elise Jeanniot
Philippe Béon
Fallait le dire !
Des microfictions illustrées par Maya Brudieux
Guillaume Tavard
Joyeux anniversaire, Gwendoline
Une nouvelle illustrée par Elis Wilk

NUMÉRO 60

Numéro épuisé

Chroniques

Le Journal littéraire
Erwan Desplanques
Une saison avec l’auteur de L’Amérique derrière moi.
Regards
#1 Le Paris de Jean Echenoz
Une exploration dessinée de Guy Delisle
#2 L’Intelligence du romancier
Une démonstration de Clément Benech
#3 Comment j’écris
Une explication dYves Ravey
La Pause
Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme
À vos idoles
Colombe Boncenne
La bibliothèque des idoles
L’Interview imaginaire
Une heure avec Charles Bukowski par Romain Monnery
Posture (et imposture) de l’homme de lettres
Jean-François Kierzkowski
Existe-t-il un environnement géographique propice à la création littéraire ?

Le dossier

L’éditeur assure un rôle déterminant dans l’accès au champ littéraire. Comme le souligne Bourdieu, l’éditeur « n’est pas seulement celui qui procure à l’oeuvre une valeur commerciale en la mettant en rapport avec un certain marché […] il est celui qui peut proclamer la valeur de l’auteur qu’il défend. » Mais l’écrivain est-il moins écrivain avant cette première consécration ? Comment l’écrivain – et son entourage – vit-il l’avant publication ? Le moment où il passe ses nuits et ses week-ends à écrire, sous le regard – amusé ? complaisant ? encourageant ? moqueur ? – de ses proches.

Quatorze auteurs reviennent sur cette période qui précède le premier contrat d’édition, quand il fallait assumer – socialement – le fait d’écrire alors qu’ils n’avaient encore rien publié.
Avec : Carole Fives, Constance Joly, Dominique Noguez, Éric Faye, François-Henri Désérable, Laurence Tardieu, Lisa Balavoine,
Maria Pourchet, Matthias Jambon-Puillet, Nicolas Fargues,
Nicolas Mathieu, Philippe Jaenada, Sylvain Pattieu, Sylvain Prudhomme.

La Panoplie littéraire

Tanguy Viel par Baudouin.

Entré en littérature en 1998, aux éditions de
Minuit, Tanguy Viel est l’auteur d’une dizaine de
livres, dont Article 353 du Code pénal, Grand Prix
RTL-Lire en 2017. Il nous a reçus chez lui, sur les
bords de Loire, un jour gris comme un mois de
novembre et s’est plié au jeu de la Panoplie
littéraire.
Pour nos lecteurs, il évoque son enfance, ses
figures tutélaires, ses amitiés formatrices, explore
sa bibliothèque, ouvre les tiroirs et revient sur
chacun de ses livres.

Créations

Quentin Desauw
Derrière les fagots
Nouvelle illustrée par Jean-Rémy Papleux

Clémence Michallon Daniels
Laissez-moi vous parler d’elle
Nouvelle illustrée par Elis Wilk

Wolcott Gibbs
L’auto-entrepreneur
Nouvelle traduite de l’anglais (États-Unis) par Frédéric Brument
Et illustrée par Maya Brudieux

Arnaud Modat
Les limites de la philosophie chinoise
Nouvelle illustrée par Floriane Ricard

Thomas Vinau
Ternaire pépère
Nouvelles en 3 lignes illustrées par Émilie Alenda

QUAND CLÉMENT BÉNECH ET FRANÇOIS-HENRI DÉSÉRABLE FONT DES CANULARS

Farces, impostures et autres supercheries jalonnent l’histoire de la littérature. Les jeunes et talentueux auteurs Clément Bénech et François-Henri Désérable s’amusent depuis des mois à se provoquer par canulars interposés. Pour vous, ils reviennent sur quelques-unes de leurs facéties les plus réjouissantes. Conversation.

 

Clément Bénech : Mon cher François-Henri, je suis ravi d’évoquer avec toi certains événements ayant eu lieu ces dernières années
et que l’on peut regrouper sous le nom de « canulars » ou «impostures » littéraires. Après le plaisir de les commettre, il n’y en a guère de plus grand que de se les remémorer autour d’un demi sans fauxcol.
Le premier que nous fomentâmes eut pour cible l’Académie française, et pour objet un auteur dont les lignes les plus connues sont de cocaïne et pour lequel nous concevons tous les deux une sympathie amusée : Frédéric Beigbeder. Je ne crois pas me tromper en disant cela ?

François-Henri Désérable : Ton langage, mon cher Clément, est bien soutenu pour une conversation orale (mais qui allons-nous berner ? Tout le monde se doute que cela est écrit). Qu’importe, je réponds à ta question : non.

C.B. : Mais je parle tout le temps ainsi… Revenons à notre homme. Avec un certain panache, il a réussi à imposer auprès des jeunes filles une idée assez décontractée de la littérature, prouvant qu’elle peut facilement rimer avec biture (rime riche). Or une réussite aussi insolente ne saurait rester impunie. C’est pourquoi nous avons décidé d’un commun accord de présenter sa candidature à l’Académie, cette institution pour laquelle – parodiant Mallarmé – le monde est fait pour aboutir à un beau dictionnaire.

F.-H.D. : C’est qu’on voulait le voir, notre ami, siéger sous la coupole, parmi ces hommes qui à leur mort se changent en fauteuil (la phrase est de Cocteau), ces gens doctement ridicules, parlant de rien, nourris de vent, et qui pèsent si gravement des mots, des points et des virgules (celle-ci est de Voltaire – un fauteuil, lui aussi).

C.B. : Je ne serais pas aussi virulent. N’oublions pas qu’ils distribuent, à l’occasion, des prix littéraires. Toujours est-il que nous brûlions de le voir porter l’habit vert et avons donc rédigé une lettre à l’Académie en son nom. Dans un style ourlé mais subtil, elle mettait en avant toutes ses qualités. À nos frais, nous l’avons donc imprimée en trente-cinq exemplaires, que nous avons patiemment libellés et envoyés à l’adresse de chaque académicien, à nos frais également. Or je ne sache pas que nous en ayons été remerciés. De mon côté, aucunement, en tout cas. Et du tien ?

F.-H.D. : Nada. Mais je m’étonne, tout de même, qu’aucun immortel – j’en profite pour te rappeler que certains figurent parmi mes écrivains préférés – n’ait ébruité l’affaire. Nous n’eûmes droit à rien, pas même à la moitié d’un entrefilet dans une feuille de chou que
nous fîmes blanc ! À vous dégoûter des canulars ! Mais nous persistâmes. Modiano, que tu aimes tant, eût été fier de nous.

C.B. : Comme tu dis. On sait que ce grand échalas, avant d’être publié à vingt-trois ans sous la couverture blanche d’une célèbre maison d’édition, gagnait quelques sous en vendant à des collectionneurs des livres prétendument dédicacés par leurs illustres auteurs – quand, en vérité, il les signait lui-même à la lueur de la chandelle, comprenant rapidement qu’il obtiendrait un cachet d’autant plus important que la dédicace serait graveleuse. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il aimait appeler des amis en pleine nuit, contrefaisant sa voix, en se faisant passer pour la Gestapo. Ah, les canulars téléphoniques… Ce n’est pas aujourd’hui qu’on ferait un truc
pareil, pas vrai ?

F.-H.D. : Aujourd’hui, on se fait passer pour Busnel. Son assistante, du moins. Tu te rappelles, sans doute, cet après-midi d’avril où ma soeur, sollicitée par mes soins, t’invita par téléphone sur le plateau de la Grande Librairie : « Nous avons eu, dit-elle, un désistement de dernière minute et nous serions heureux de vous recevoir. » Ton premier roman venait de paraître, tu n’avais pas encore fait de télé ; je t’imaginais jubiler intérieurement : toi, Clément Bénech, vingt et un ans, tu allais participer à la grandmesse du jeudi soir ; bientôt, on te reconnaîtrait dans la rue, tu signerais des autographes, les filles se
dénuderaient, s’offriraient sans pudeur à ce nouveau Radiguet, et sans pudeur tu les prendrais en plein jour, à la va-vite, contre une colonne Morris ou la vitrine d’un bijoutier, sous le regard amusé des badauds. « François Busnel, ajouta sa prétendue assistante, a beaucoup aimé votre livre. D’ailleurs, le voilà. Je vous le passe. » Je pris le téléphone. Tu retenais ton souffle. J’explosai de rire. La gloire attendrait.

C.B. : Mmm oui, je crois en avoir un vague souvenir. Ce dont je me souviens parfaitement, c’est d’avoir juré, tel Joe Dalton ou Iznogoud ou tout autre petit nerveux barbu du neuvième art, que ma vengeance se mangerait chaude. Et pourtant, rien n’était plus difficile : tu allais te tenir sur tes gardes. Le téléphone étant exclu, je pris la décision de t’envoyer une lettre. Certes, nous l’avions déjà fait, mais je comptais sur toi pour te dire « pas deux fois », tels les Français peu craintifs d’une percée par la Belgique au début de la Seconde Guerre mondiale. Je piochai, dans ma collection de lettres de refus, l’une de celles qui portent l’entête des éditions Gallimard, sises dans la rue du même nom. Sur une feuille vierge, je contrefis le monogramme, puis les petites lignes tout en bas. Un travail d’orfèvre. Et je remplis le blanc de prose éditoriale : ton roman serait traduit en allemand incessamment sous peu, par les éditions Taube. Patrick Süskind avait écrit un roman intitulé Die Taube, qu’on a traduit en français par Le Pigeon. Je signai d’un nom inventé, garnis le tout de termes techniques piochés çà et là, et postai la missive dans une enveloppe à fenêtre (ça faisait plus sérieux). Puis j’attendis, en me frottant les mains. Quelques jours passèrent, rien n’arriva. Je crus que tu avais reçu la lettre, flairé le canular, et que tu comptais rebondir dessus comme on le fait, dit-on, aux arts martiaux. Or une semaine plus tard, tu m’envoyas un message sobre : « Je vais être traduit en allemand. » Après m’être assuré que tu avais appelé tes parents pour leur annoncer la nouvelle, j’estimai que tu avais ton compte et te suggérai d’aller chercher Taube dans le dictionnaire…

F.-H.D. : Ah, cette lettre… J’y ai vraiment cru. J’imaginais mon livre en tête de gondole des librairies de Berlin, cette ville à la laideur lecorbusienne que tu apprécies tant. Et puis j’allais gagner un peu d’argent, c’était noté sur la lettre, noir sur blanc : La part des droits vous revenant sera portée au crédit de votre compte Auteur dès que
nous recevrons le montant des avances. Was für einen leichtglaübigen Mann ! Tu avais gagné, je décidai d’en finir avec ces canulars. Du moins jusqu’à cette rencontre, près du Luxembourg, qui allait tout changer…

C.B. : Mon journal, tenu comme un groom depuis plus de quatre
ans, est formel : c’est effectivement le jour où la fausse lettre de
Gallimard est arrivée chez toi que je suis allé me promener aux
environs du jardin du Luxembourg. Or, devant le Sénat, plein
d’allant, passait Patrick Modiano. Moi qui, depuis quelques
années, espérais bien le croiser dans le quartier, je vais alors
l’intercepter pour lui serrer la main. Moins gauche qu’on pourrait
le croire, il me remercie pour l’envoi de mon roman, me dit
qu’il va regarder s’il l’a reçu, ainsi qu’acheter la revue Décapage
(reconnue source de bien-être par des personnes bien informées)
où je lui ai écrit une lettre ouverte. Je lui laisse mon adresse e-mail
sur un bout de papier, et il me quitte en me disant qu’il va m’écrire
(faisant le geste d’écrire à la main, ce qui aurait dû me mettre la
puce à l’oreille).

F.-H.D. : Alors bien sûr tu m’appelles dans la foulée, encore tremblant d’émotion, Marie-Madeleine après le Noli me tangere : « J’ai croisé Modiano… », et tu me dis où et quand, dans quelles circonstances, tes paroles et ses silences, et ce mail que tu attends. Les jours passent, et c’est juin. Le 9, tu reçois un message de patrick.modiano@caramail.fr :

Cher Clément Bénech,
Pardonnez ma réponse un peu tardive, j’ai été pris ces derniers
jours. Je n’ai pas retrouvé votre roman, alors je suis allé le faire
acheter par un ami. Je l’ai lu hier et beaucoup aimé. Il y a une
maturité, une maîtrise étonnante pour un auteur de votre âge.
Je serais heureux de vous rencontrer pour en parler. Peut-être
pouvons-nous organiser une rencontre dans la semaine, du moins
si vous êtes à Paris.
Je renouvelle mes félicitations et vous dis à bientôt.
Vôtre,
P.M.

Tu réponds que bien sûr, tu le rencontreras, que son jour, son heure et son endroit seront les tiens. Il t’invite dans un café, à 13 h 00, près du jardin du Luxembourg. Derrière mon écran, j’exulte : patrick.modiano@caramail.fr, c’est moi.

C.B. : Combien de temps ai-je laissé passer avant de t’appeler pour te dire que je t’avais reconnu ? Quelques minutes, tout au plus. Mais tes dénégations étaient plutôt crédibles, et le mail aussi, il faut le reconnaître. Ce « je suis allé le faire acheter par un ami » était un vrai coup de génie. Je me suis dit : soit c’est Modiano, soit Désérable est vraiment un bon écrivain (ce dont je n’étais pas encore sûr à l’époque). Ce grain de réel, c’est oeuvre d’écrivain. Après avoir vérifié dans le cahier de l’Herne qui lui est consacré, je dois bien convenir que Modiano signe parfois d’un « Vôtre » ses courriers personnels. Mais en même temps, ce souci du détail est lui aussi désérablien… À ce moment-là, j’y croyais à moitié.

F.-H.D. : Et puis j’ai pensé qu’il fallait frapper un grand coup.
Je cherchai l’adresse de Modiano sur Internet : 88, rue Bonaparte, à deux pas de la place Saint-Sulpice. Venez plutôt chez moi, écrivis-je. Tu étais méfiant : il doit y avoir un digicode, n’est-ce pas ? Il y en avait bien un. J’appelai les éditions Gallimard, modifiai ma voix, et avec un léger accent du sud je demandai : « Bonjour, je dois livrer un
colis à M. Modiano Patrick. Pourriez-vous me donner le code de la porte d’entrée ?
— Mais Monsieur, me répondit-on, outré, vous croyez vraiment que l’on donne les codes d’entrée de nos auteurs ? » Je raccrochai. Il fallait louvoyer. J’allai donc me poster devant son immeuble, dans un petit square de l’autre côté de la rue. Une méthode de voyou, j’en conviens. Deux heures passèrent, une fille jeune et jolie finit par s’arrêter devant la porte. Je me précipitai derrière elle, et la surpris en train de taper le code que dans la foulée je t’envoyai via la fausse adresse mail. Dans une heure tu serais là, à ton tour tu composerais les chiffres et les lettres qui t’ouvriraient la porte, puis tu monterais trois étages, sonnerais chez Modiano, te retrouverais nez à nez avec lui, et s’ensuivrait  le plus grand quiproquo de l’histoire de la littérature française. Je me frottai les mains.

C.B. : Audacieux, audacieux. De la veine de Guy Bedos, qui, on ne le sait pas assez, fomenta un enlèvement de Julien Gracq avec quelques amis après que le grand écrivain eut refusé le prix Goncourt en 1951. Là où tu as commis une petite erreur, c’est en me proposant de venir chez Modiano plutôt que dans un restaurant. Car il se trouve que dans l’immeuble où habite Modiano habite aussi la soeur d’une de mes amies… Il ne me faut pas dix minutes pour obtenir le code de l’immeuble. Et il se trouve que tu t’étais trompé d’un chiffre dans ton espionnage. Quelques indices m’avaient déjà alerté de la supercherie, mais si tu m’avais donné le code exact, Dieu sait ce qui serait arrivé. O tempora, o mores.

F.-H.D. : Tu n’es donc pas venu. Mais je ne pouvais me résoudre à rentrer chez moi sur un échec. Alors je trouvai une petite librairie, demandai le dernier Bénech, qui était aussi le premier, contribuai à l’augmentation de ton capital, entrai dans l’immeuble de Modiano, sonnai à sa porte, puis décampai non sans avoir préalablement posé sur son paillasson un exemplaire de L’Été slovène agrémenté d’une grotesque dédicace de l’auteur. Je suppose que Modiano ne t’a jamais répondu…

C.B. : Cette irrévérence, je ne m’en remets pas. En parlant de paillasson, ça me fait penser à celui de Françoise Mallet-Joris qui, dans les années 1970, fut brûlé par quelques agitateurs pour protester contre les petits arrangements du prix Goncourt. Un groupuscule de fouteurs de merde, mené par Jack Thieuloy et Jean-Edern Hallier, était à l’origine du feu. Ce sont les mêmes qui ont aspergé Michel Tournier de ketchup quand il s’est vu remettre le prix. Pour atteindre ce niveau, il faudrait vraiment qu’on frappe fort. Un duel, par exemple, ça pourrait être une bonne idée…

F.-H.D. : Un jour, je t’enverrai mes témoins.

ARTICLE À RETROUVER DANS LE NUMÉRO 50


Clément Bénech et François-Henri Désérable
Nés respectivement en 1991 et 1987. Vivent respectivement
à Bordeaux et Montpellier. Sont joueurs respectivement de basket (amateur) et de hockey (professionnel).
Sont amis dans la vie et sur les réseaux sociaux.
Derniers livres parus : pour l’un, Un amour d’espion, Flammarion, 2017. Et l’autre : Un certain M Piekielny, Gallimard, 2018

Numéro 57

Le Journal littéraire
Vincent Delecroix
Un journal à lire avant la fin du monde
Regards
#1 Philippe Forest
Des conseils aux auteurs qui voudraient écrire sur des peintres
#2 Olivier Bessard-Banquy
Une brève étude historico-comparative de l’édition
L’Interview imaginaire
Henry Miller
Une conversation détonante avec Henry Miller
Et moi, je vous en pose des questions ?
François-Henri Désérable
Tout savoir sur l’auteur en moins d’une minute, montre en main
Pour remonter le moral de l’auteur
Iegor Gran
Quelques conseils pour ne pas sombrer dans la neurasthénie
Notes de bas de page & poils de chèvre
Arthur Devriendt
La chronique sens dessus dessous
Posture (et imposture) de l’homme de lettres
Jean-François Kierzkowski
Quand les auteurs s’engagent…
La Pause
Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme

La thématique
« Ces livres qu’on ne lit pas »
Intéressons-nous aux livres que les écrivains ne lisent pas mais qu’on trouve quand même dans leurs rayonnages. Comment sont-ils arrivés là ? Cadeaux ? Achats compulsifs ? Promesse d’une lecture prochaine ? Et pourquoi les gardent-ils ?
Avec : Agnès Mathieu-Daudé, Alice Zeniter, Grégoire Polet,
Julia Kerninon, Lydie Salvayre, Maria Pourchet, Pierric Bailly,
Thomas Vinau, Valentin Retz…

La Panoplie Littéraire
Carte blanche à Jean-Philippe Toussaint

Création
Sara-Ànanda Fleury
Néon Bible
Nouvelle illustrée par Floriane Ricard
Steve Tesich
Mariage en dilettante
Nouvelle traduite de l’anglais (États-Unis) par Yoko Lacour
et illustrée par Elis Wilk
David Thomas
Mondialisation et autres textes
Microfictions illustrées par Maya Brudieux

LE NUMÉRO 56

CHRONIQUES
Le Journal littéraire • Xabi Molia
Un carnet de bord pas comme les autres
Regards
#1 Une liste à la Sei Shônagon autour de Borges par Eduardo Berti
#2 Une uchronie littéraire sur Frédéric Berthet par Pierre Bayard
#3 Une réhabilitation de la lapalissade par Dan Nisand
L’Interview imaginaire • Marcel Aymé
Une conversation inédite et exceptionnelle avec Marcel Aymé
Et moi, je vous en pose des questions ? • Éric Neuhoff
Tout savoir sur l’auteur en moins d’une minute, montre en main
Pour remonter le moral de l’auteur • Iegor Gran
Quelques conseils pour ne pas sombrer dans la neurasthénie
Notes de bas de page & poils de chèvre • Arthur Devriendt
Comment faire la différence entre son cousin et un morceau de parmesan?
Postures (et impostures) de l’homme de lettres • Jean-François Kierzkowski
Où l’on apprend que plagier, c’est pas beau

THÉMATIQUE
Les écrivains écrivent (toujours), lisent (souvent), et fréquentent des librairies (parfois). Mais qu’aiment-ils quand ils ne s’adonnent pas à l’une de ces trois activités ?
Pénétrez dans l’intimité de quelques écrivains et découvrez où se rend deux à trois fois par semaine Alexandre Kauffmann ; ce que collectionne Arthur Dreyfus ; comment Clément Bénech occupait les après-midis de son adolescence ; ce que contient « l’autre carnet » d’Éric Chevillard ; pourquoi Erwan Desplanques connaît par coeur le nom de certaines aires d’autoroutes ; quel est le soleil caché de Frédérique Deghelt ; pourquoi Louis-Henri de La Rochefoucauld est invisible un mois par an ; le trésor – bien caché – de Nathalie Kuperman ; ce que pratique par procuration Patrice Pluyette et pourquoi Sophie Divry a souvent le nez en l’air.

LA PANOPLIE LITTÉRAIRE
FRANÇOIS BÉGAUDEAU
PAR FRANÇOIS BÉGAUDEAU

BÉGAUDEAU PAR BAUDOUIN NOVEMBRE 2016

Auteur de 13 romans, mais aussi d’essais, de bandes dessinées, d’articles critiques, de pièces de théâtre, de scénarios et sans doute encore de quelques SMS, mails ou tracts, François Bégaudeau dans son autoportrait littéraire interroge sa biographie, parcourt sa bibliographie et nous dévoile quelques livres de sa bibliothèque avec sérieux et autodérision.

CRÉATIONS
Nicolas Bouyssi,
Y disparaître
Nouvelle illustrée par Elis Wilk
Fabien Clouette & Quentin Leclerc, César et Jimmy
Une biographie semi-imaginaire de Jimmy Arrow
Illustrée par Maya Brudieux
Franz Bartelt, La Solitude
Nouvelle illustrée par Aurélie Garnier
François-Henri Désérable, Deux hasards en octobre
Récit illustré par Manon Bucciarelli
Achilléas Kyriakìdis, Ars poetica
Nouvelle traduite du grec par Nicolas Pallier Et illustrée par Elka
David Thomas, Le conseil d’Hemingway Et autres textes
Microfictions illustrées par Floriane Ricard

LE NUMÉRO 55

Chroniques
Le Journal littéraire

Laurent Sagalovitsch
Laurent Sagalovitsch met en scène son double attendant un signe de son éditeur
Regards #1
Philippe Forest
Portrait d’Arthur Machen, auteur injustement méconnu
Regards #2
Clément Bénech
Retour sur Édouard Levé : l’homme et l’œuvre
Regards #3
Bernard Quiriny
Une petite bibliographie fictive d’auteurs fictifs
Notes de bas de page
Arthur Devriendt
Un éloge du chauffe-plats – ustensile trop souvent moqué
L’Interview imaginaire
Flaubert, Zola et Maupassant
Une conversation inédite et exceptionnelle avec les trois Maîtres
La Pause
Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme
La meilleure façon de faire lire un livre, c’est d’en parler
À vos idoles
Olivier Liron
Une lettre pour Saint-John Perse
Postures (et impostures) de l’homme de lettres
Jean-François Kierzkowski
Où l’on se pose la question de la postérité de l’auteur
Et moi je vous en pose des questions ?
Santiago H. Amigorena
Tout savoir sur l’auteur en moins de soixante secondes

Thématique

LE LIVRE QUI M’A MOMENTANÉMENT SAUVÉ LA VIE
Hasard d’une rencontre, éblouissement soudain, découverte providentielle…
Dix auteurs reviennent sur ce livre trouvé par hasard et qu’ils ont cru, à cet instant précis, écrit pour eux. Parce qu’il leur a permis momentanément de sortir la tête de l’eau, de retrouver un peu de lucidité, d’élan, d’espoir…

Avec :
Alice Zeniter
Brigitte Giraud
Colombe Boncenne
Emmanuelle Pagano
Éric Faye
Éric Neuhoff
Fanny Chiarello
François-Henri Désérable,
Nicolas Bouyssi
Stéphane Héaume

La panoplie littéraire
Serge Joncour
Par lui-même
joncour-by-baudouin-bd

Serge Joncour par Baudouin pour Décapage, juillet 2016

Serge Joncour revient sur son parcours, ses lectures, son travail et nous plonge dans son univers et les méandres de la création.

Un dossier sur mesure avec des documents inédits.

Créations
Numéro spécial « fragments » et formes courtes.
SÉBASTIEN AYREAULT
THOMAS VINAU
LISA BALAVOINE
DAVID THOMAS
FRANÇOIS MATTON

LE NUMÉRO 53

 

CHRONIQUES

Le Journal littéraire 
Alice Zeniter Quelques jours avec l’auteur de Juste avant l’Oubli (Flammarion, 2015)
Regards #1
Erwan Desplanques
Que fait l’auteur quand il est absent de Paris?
Regards #2
Pierre Ducrozet Où l’auteur démontre que Jean-Michel Basquiat est un grand écrivain sans livre
L’Interview imaginaire
Louis-Ferdinand CélineUne conversation avec Céline, un poil grincheux
La Pause
Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme 
La meilleure façon de faire lire un livre, c’est d’en parler
À vos idoles
Valérie ZenattiUne lettre pour Charlotte Delbo 
Postures (et impostures) de l’homme de lettres
Jean-François Kierzkowski
Ceux qui parlent comme ils écrivent 
Et moi je vous en pose des questions ?
Bernard Quiriny
Tout savoir sur l’auteur en moins de soixante secondes
 
THÉMATIQUE
Le jour où mon manuscrit a été accepté
Treize écrivains reviennent sur ce jour sacré où leur livre à été béni par un éditeur
Avec :
Antonia Kerr
Carole Fives
Clément Bénech
Emmanuel Adely
Éric Holder
François Bégaudeau
François-Henri Désérable
Iegor Gran
Jean-Philippe Blondel
Nathalie Kuperman
Patrick Goujon
Valentin Retz
Xabi Molia
LA PANOPLIE LITTÉRAIRE
Maylis de Kerangal
Livre après livre, Maylis de Kerangal construit une grande oeuvre protéiforme.
Entre un voyage en Amérique du Sud et un séjour en Allemagne, elle nous a ouvert les portes de sa « chambre » pour nous plonger dans son univers et nous parler de son métier d’écrivain.
CRÉATIONS
Des nouvelles illustrées et cent pour cent inédites.
Jean Grégor
Thomas B. Reverdy
Robert Benchley
Thomas Vinau
Alexis Barthet