Archives par mot-clé : ARNAUD VIVIANT

Cantique de la critique, Arnaud Viviant, La Fabrique, 2021

On connaît la chanson : il n’y a plus de critique ; la presse ne fait plus vendre ; le critique : un écrivain raté, un type imbu de lui-même au ventre mou ; de toute façon, les critiques ne lisent pas les livres… N’en jetez plus ! Le critique littéraire est rhabillé pour l’hiver.

Arnaud Viviant dans un réjouissant Cantique de la critique (La Fabrique) revient sur ce drôle de travail qui consiste à être payé (souvent mal et peu) pour lire des livre et en rendre compte. Viviant, « généraliste de la littérature », précise : « pour décrire ma fonction, je préfère utiliser le terme de chroniqueur littéraire plutôt que celui de critique qui semble un manteau trop grand pour moi. »

La critique, qu’est-ce que c’est ? Réponse de l’auteur : « la critique est l’écriture d’une lecture. » Et Viviant rappelle une chose simple : « il n’y a pas qu’une seule lecture. » « La lecture d’un critique, quel que soit son talent, est une proposition qui ne peut se suffire à elle-même et qui en attend d’autres. » A savoir : celle du lecteur qui aura lu la critique puis, avec un peu de chance, qui lira le livre dont il était question.

Dans ce bref essai Arnaud Viviant revient sur le rôle et le sens de la critique (littéraire). Il brocarde « l’avis des consommateurs » qui s’impose, alors que le « jugement » du critique s’amenuise peu à peu. La véritable critique, nous dit-il, est « l’écriture de l’aventure d’une lecture. » Avec qui a-t-on envie de partir en voyage ? Celui qui connaît les bons chemins qu’emprunte la littérature, ou avec celui qui prend les voies tracées, bien goudronnées sans relief, ni nids-de-poule ? On a notre petite idée.

C’est plaisant, ironique, taquin. On a les mêmes lectures que Viviant – ainsi on croise Sainte-Beuve, Thibaudet, Brenner, Nadeau, Paulhan, Barthes – on s’étonne au passage de ne pas trouver Léautaud – on aperçoit aussi Maurice Pons – que nous ne n’avons pas oublié – et André Blanchard. On est presque en famille.

On se délecte des nombreuses citations et des anecdotes – surtout si on aime les citations et les anecdotes. Derrière ces lignes, parfois irrévérencieuses, on sent la passion de la littérature, le goût du partage, et la tristesse aussi peut-être de voir l’édition – et la littérature – sombrer de plus en plus dans le commercial. Viviant pose la question : « On peut critiquer un art. Mais critiquer une industrie ? » Vous avez 2 h 17 min pour y répondre.  

NUMÉRO 61

Numéro 61 – Octobre 2019.

Chroniques

Le Journal littéraire Olivier Adam
Regards
Hommage à Dominique Noguez
Avec Florent Georgesco, Arthur Dreyfus, Mark Greene, Arnaud Viviant, Noël Herpe, Guillaume Daban
Où est passé l’indignation par Robert Goolrick
Hommage à François Weryergans par Alexis Ferro
Postures et impostures de l’homme de lettres par Jean-François Kierzkovski
L’Interview imaginaire Jacques Rigaut et Jean-Luc Bitton

La Panoplie Littéraire

Olivia Rosenthal par Baudouin • Printemps 2019

Entrée en littérature en 1999 et récompensée notamment par le prix Wepler et le Prix du Livre Inter, Olivia Rosenthal aime jouer avec les formes pour mieux explorer nos obsessions et le monde.
Elle nous a reçus chez elle, un jour de printemps et s’est pliée au jeu de La Panoplie.

Carnets d’Olivia Rosenthal © Revue Décapage

Thématique

« J’écris, mais j’aime mon boulot! »

Pour vivre les écrivains n’écrivent pas mais plaident, cultivent, enseignent, dessinent des maisons, soignent des gens, traduisent des livres, animent des séminaires, rédigent des rapports d’assurance… Et si beaucoup se plaignent de ne pouvoir vivre simplement de leur plume et de devoir exercer un travail alimentaire, d’autres sont heureux d’avoir ce premier métier épanouissant (ou pas) qui leur permet, par ailleurs, de faire bouillir la marmite.
Pour ce nouveau numéro, des auteurs reviennent sur l’activité professionnelle qu’ils ne lâcheraient pour rien au monde. Même pas pour la littérature.
Avec :
Arnaud Dudek, Christine Avel, Jean-Philippe Blondel, Jean-Paul Didierlaurent, Philippe Forest, Philippe Jaenada, Mathieu Simonet, Nathalie Kuperman, Pierre Raufast, Stéphanie Dupays.

Créations

Stéphane Héaume
La Frange
Une nouvelle illustrée par Émilie Alenda
Bernard Quiriny
Dîners de têtes
Une conversation avec le Baron illustrée par Floriane Ricard
Quentin Desauw
Bonhomme
Une nouvelle illustrée par Jean-Rémy Papleux
Erwan Desplanques
L’Esprit d’équipe
Une nouvelle illustrée par Elis Wilk

Elis Wilk / Pour la nouvelle d’Erwan Desplanques

Abonnement découverte n°61 : 16 euros