Archives par mot-clé : DAN NISAND

Les Garçons de la cité-jardin, Dan Nisand, LEs AVRILS

Certains romans vous arrachent au quotidien, vous frappent, vous bouleversent, vous remuent. Ils vous obligent aussi à la concentration, à monter à l’assaut de la phrase, de la page. Car au-delà de l’histoire, il y a une écriture. D’un mot : un style.

Dans Les Garçons de la cité-jardin, chaque mot est pesé, chaque personnage, habilement dessiné, chaque dialogue aussi juste que s’ils étaient interprétés par un comédien de la Comédie française.

L’histoire – à la fois celle de ces « Garçons » (les Ischard) que de « la cité-jardin » (à Hildenbrandt, où on croyait à l’utopie d’une « une communauté idéale ») – prend de l’ampleur, chapitre après chapitre.

Comme tous les garçons du monde, « les enfants bénis de la cité-jardin complotent à devenir des hommes. » Mais on sait bien que ce n’est pas toujours facile.

La cité tremble quand les Ischard passent. Entendre crier dans la rue « Je suis un Ischard ! » et les yeux se détournent ou plongent sur les chaussures. Et encore : « Quand il était question d’eux, nul n’avait jamais été besoin de prononcer leur nom. » On voit le genre : « Irresponsables, asociaux, meneurs et récidivistes.  »

Les Ischard ont appris à vivre avec l’absence de leur mère et un père taiseux. Photo de famille : Virgile, l’aîné, une brute parfois mélancolique ; Jonas « de constitution moins solide » (donc plus hargneux) a le coup de poing facile. Le dernier des Ischard apporte un peu de lumière. Melvil, « un enfant si sensible » qui tente de tracer sa route en échappant à la violence du monde (et de ses frères). Au sortir de l’adolescence, il bosse au service courrier « dans le sous-sol de la cité administrative ». Il s’accroche à ses amis, William et Hippolyte : « Un ivrogne et un infirme. Un intellectuel et un demeuré. Deux couillons. » Pas sûr que ça aide vraiment. Et puis un soir, « Nelly Burgmüller est là, dans le salon des Ischard, assise sur leur canapé. » Pas sûr non plus que ça arrange les choses de la vie…

Dans ce roman social d’une tension extrême – la fin est prodigieuse –, Dan Nisand nous raconte l’histoire de ceux qui tentent de donner un sens à leur vie quand tout semble sans espoir. Une question en filigrane : peut-on échapper au déterminisme social ? Une piste : « Dans le fond, un Ischard reste un Ischard, se dit-il comme pour se consoler – se convaincre. » Après avoir lu Les Garçons de la cité-jardin, le lecteur, lui, ne sera plus tout à fait le même lecteur.

Numéro 64 octobre 2021

PARUTION FIN OCTOBRE 2021

 

Les Chroniques

Le Journal littéraireMaria Pourchet
Le début de l’été avec l’auteure de Feu.
Regards
Pourquoi persister ?
Dan Nisand se demande pourquoi écrire.
Un saut chez Ricciotti
Une rencontre sous le soleil menée par Julien Battesti
L’Interview imaginaire  Henry David Thoreau
Une discussion nature avec l’auteur de La Désobéissance civile et Walden.
Posture (et imposture) de l’homme de lettres  Jean-François Kierzkowski
Faut-il devenir sexy ?
L’Air Vilain • Philippe Vilain
Avoir un bon sujet
Et moi, je vous en pose des questions ?Jean-Baptiste Del Amo
Tout savoir sur l’auteur en moins d’une minute, montre en main

 

 

Les réseaux sociaux et moi!

En France, comme à l’étranger, on peut suivre son écrivain préféré sur les réseaux sociaux, lui envoyer un message, se lancer dans une grande conversation sans aller le rencontrer en librairie (ni même lire son livre), suivre son travail en cours et voir ses photos de vacances ou son dernier coup de coeur théâtre.
Fini l’écrivain dans sa tour d’ivoire qui attend l’inspiration ?
Pas si sûr. Si certains s’exposent sur les réseaux, s’en servent pour faire la promotion, pour échanger avec leurs lecteurs, ou pour expérimenter une forme de création, d’autres ne sont pas présents sur la Toile – ou ont pris la décision radicale de fermer leurs comptes.
Les réseaux sociaux : simple occupation, façon de meubler les temps morts, fenêtre sur l’époque, mise en scène de soi, véritable addiction ?
15 écrivains reviennent sur ce que la pratique – ou l’observation – des réseaux sociaux leur inspire.

Avec :
Blandine Rinkel,
Carole Fives,

Denis Michelis,
François-Henri Désérable,
Julia Kerninon,
Laurent Sagalovitsch,
Lisa Balavoine,
Marc Pautrel,

Olivier Liron,
Patrice Pluyette,

Pauline Delabroy-Allard,
Raphaël Meltz,
Thomas Vinau,

Valérie Zenatti,
Yves Pagès.

La Panoplie littéraire
Marie-Hélène Lafon

Entrée en littérature sur le tard, elle a petit à petit imposé sa voix. Dans le JDD (en 2016), Bernard Pivot : « L’écriture de Marie-Hélène Lafon est dure. Tenue, acérée, impitoyable. Mais aussi visuelle, sensuelle, avec, comme dans le regard des femmes, des éclairs de cruauté et de compassion. » Marianne Payot dans L’Express (2020) :
« Aucune graisse mais beaucoup de chair » dans ses textes. Les personnages de ses romans vivent en nous, comme les membres de notre famille qu’on ne fréquente plus mais à qui on continue de penser. Ses lecteurs se reconnaissent entre eux et dans ses livres. Beaucoup lui écrivent de longues lettres, bouleversés par ses romans. Marie-Hélène Lafon sait ce qu’elle doit à chaque lecteur et aussi aux libraires.
Pour tous, elle dresse sa Panoplie en toutes lettres, de A à Z.

© BAUDOUIN

Création

Erwan Desplanques
L’homme debout
Une nouvelle illustrée par Jean-Rémy Papleux
Georges Picard
L’intellectualité arrogante
Une nouvelle illustrée par Élise Jeanniot
Guillaume Tavard
C’est plus simple comme ça
Une nouvelle illustrée par Maya Brudieux

Abonnement découverte : n°64, 16 euros

Abonnement trois numéros (64 + année 2022) : 45 euros

Numéro 62

CHRONIQUE

Le Journal littéraire • Philippe Vilain
Depuis Naples, au printemps
Regards
#1 Hommage à Éric Holder
Avec Alexandre Fillon, Franck Courtès, Jean-Philippe Blondel
#2 Être beau
Un cri du coeur de Frédérique Deghelt
L’Interview imaginaire • Jean-Patrick Manchette
Un verre (d’eau) avec Jean-Patrick Manchette
Posture (et imposture) de l’homme de lettres • Jean-François Kierzkowski
De l’intérêt d’écrire quelques bons mots
La Pause • Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme
Et moi, je vous en pose des questions ? • Frédéric Aribit
Tout savoir sur l’auteur en moins d’une minute, montre en main

DOSSIER

Se faire un nom (d’auteur)

Qu’est-ce qui pousse un auteur à garder son nom ou, au contraire, à choisir un pseudonyme ? Se protéger ? Protéger son entourage ? Cacher une double vie ? Pourquoi certains – selon ce qu’ils écrivent – ont une double identité littéraire ? Et qui impose ce changement ? La pression de l’entourage ? L’éditeur ?
Dix auteurs reviennent sur le choix de leur nom d’auteur.

Avec :
Blandine Rinkel,
Constance Debré
Dan Nisand,
Delphine de Vigan
Emmanuelle Bayamack-Tam
Gaël Brunet,
Julien Syrac
Michel Bernard,
Olivier Steiner
Xabi Molia.

NOUVELLES

Romain Meynier
Deuxième degré de confinement
Une nouvelle illustrée par Élise Jeanniot
Lisa Balavoine
Mini-fictions Mises en images par Marie-Pacifique Zeltner
David Thomas
Miller et les autres
Micro-fictions illustrées par Maya Brudieux
Julien Bouissoux
Un homme à la mer
Une nouvelle illustrée par Elis Wilk

Élise Jeanniot pour la nouvelle de Romain Meynier

La Panoplie littéraire
Philippe Djian

Le rendez-vous était pris. On devait se rendre
à Biarritz pour passer la journée chez Philippe
Djian, fouiller les tiroirs de son bureau, repérer
le bibelot sur l’étagère, chercher dans sa bibliothèque
un vieux bouquin qu’il veut absolument
nous montrer. On savait que ça ne serait
pas facile, Philippe Djian avait prévenu : « Je
veux pas m’en occuper, ça ne m’intéresse pas.
Les bouquins, suffisent. Les bouquins, point
barre. » Ce n’était pas le premier à venir à
reculons. On a l’habitude. Puis la France a été
à l’arrêt. Impossible de se rendre à Biarritz. On
a décidé de ne rien changer. On ne savait pas
quand la revue pourrait paraître, mais on
pouvait toujours passer des heures au téléphone.
Alors on l’a appelé.

LE NUMÉRO 56

CHRONIQUES
Le Journal littéraire • Xabi Molia
Un carnet de bord pas comme les autres
Regards
#1 Une liste à la Sei Shônagon autour de Borges par Eduardo Berti
#2 Une uchronie littéraire sur Frédéric Berthet par Pierre Bayard
#3 Une réhabilitation de la lapalissade par Dan Nisand
L’Interview imaginaire • Marcel Aymé
Une conversation inédite et exceptionnelle avec Marcel Aymé
Et moi, je vous en pose des questions ? • Éric Neuhoff
Tout savoir sur l’auteur en moins d’une minute, montre en main
Pour remonter le moral de l’auteur • Iegor Gran
Quelques conseils pour ne pas sombrer dans la neurasthénie
Notes de bas de page & poils de chèvre • Arthur Devriendt
Comment faire la différence entre son cousin et un morceau de parmesan?
Postures (et impostures) de l’homme de lettres • Jean-François Kierzkowski
Où l’on apprend que plagier, c’est pas beau

THÉMATIQUE
Les écrivains écrivent (toujours), lisent (souvent), et fréquentent des librairies (parfois). Mais qu’aiment-ils quand ils ne s’adonnent pas à l’une de ces trois activités ?
Pénétrez dans l’intimité de quelques écrivains et découvrez où se rend deux à trois fois par semaine Alexandre Kauffmann ; ce que collectionne Arthur Dreyfus ; comment Clément Bénech occupait les après-midis de son adolescence ; ce que contient « l’autre carnet » d’Éric Chevillard ; pourquoi Erwan Desplanques connaît par coeur le nom de certaines aires d’autoroutes ; quel est le soleil caché de Frédérique Deghelt ; pourquoi Louis-Henri de La Rochefoucauld est invisible un mois par an ; le trésor – bien caché – de Nathalie Kuperman ; ce que pratique par procuration Patrice Pluyette et pourquoi Sophie Divry a souvent le nez en l’air.

LA PANOPLIE LITTÉRAIRE
FRANÇOIS BÉGAUDEAU
PAR FRANÇOIS BÉGAUDEAU

BÉGAUDEAU PAR BAUDOUIN NOVEMBRE 2016

Auteur de 13 romans, mais aussi d’essais, de bandes dessinées, d’articles critiques, de pièces de théâtre, de scénarios et sans doute encore de quelques SMS, mails ou tracts, François Bégaudeau dans son autoportrait littéraire interroge sa biographie, parcourt sa bibliographie et nous dévoile quelques livres de sa bibliothèque avec sérieux et autodérision.

CRÉATIONS
Nicolas Bouyssi,
Y disparaître
Nouvelle illustrée par Elis Wilk
Fabien Clouette & Quentin Leclerc, César et Jimmy
Une biographie semi-imaginaire de Jimmy Arrow
Illustrée par Maya Brudieux
Franz Bartelt, La Solitude
Nouvelle illustrée par Aurélie Garnier
François-Henri Désérable, Deux hasards en octobre
Récit illustré par Manon Bucciarelli
Achilléas Kyriakìdis, Ars poetica
Nouvelle traduite du grec par Nicolas Pallier Et illustrée par Elka
David Thomas, Le conseil d’Hemingway Et autres textes
Microfictions illustrées par Floriane Ricard

LE NUMÉRO 51

Illustration de couverture : Olivier Lerouge 


Chroniques

Le Journal littéraire             
Benoît Duteurtre
Quelques mois avant la parution de son dernier roman
Regards #1            
Claro
À quoi servent les revues littéraires ?
Regards #2            
Clément Bénech
Pourquoi tweeter ?
Regards #3            
Oscar Coop-Phane
Petit exercice d’autobiographie
L’Interview imaginaire             
Guy de Maupassant
Une conversation avec Maupassant qui n’a pas pris une ride
La Pause             
Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme
La meilleure façon de faire lire un livre, c’est d’en parler
À vos idoles            
Dominique Fabre
Une lettre pour Emmanuel Bove
Posture (et imposture) de l’homme de lettres             
Jean-François Kierzkowski
L’atelier de l’artiste
Et moi je vous en pose des questions ?            
Frédéric Beigbeder
Tout savoir sur l’auteur en moins de soixante secondes
 
Thématique
Souvenirs de prix littéraire
À travers anecdotes et confidences, 
des écrivains racontent leurs souvenirs de prix littéraires.
Avec 
Benjamin Fau
Dan Nisand
Éric Pessan
François-Henri Désérable
Jakuta Alikavazovic,
Julien Blanc-Gras
Maria Pourchet
Véronique Ovaldé…
 
La Panoplie Littéraire            
Pierre Michon
Écrivain rare et secret, Pierre Michon 
ouvre exceptionnellement les portes de sa maison 
de campagne et évoque ses fétiches, ses amis, ses livres 
et plus généralement son métier d’écrivain.
 
Créations
Des nouvelles illustrées et cent pour cent inédites
Matthieu Rémy
Nouvelle illustrée par Elis Wilk
Hélène Lotito
Nouvelle illustrée par Aurélie Garnier
Thomas Vinau
Avec des images trouvées ici ou là
Rob Doyle 
Nouvelle traduite de l’anglais (Irlande)
par Alice Zeniter
Et illustrée par Marion Sellenet